Women Inspire-2025 : Accélérer l’impact des femmes entrepreneures grâce à l’intelligence artificielle

Trois panélistes sont assis sur scène lors de l’événement « Women Inspire 2025 » organisé par la Fondation CASA. Le panel comprend deux femmes et un homme, chacun tenant un micro. Derrière eux, un grand écran affiche le logo de la Fondation CASA et des informations sur la table ronde 2, mettant en vedette la Dre Wendy Cukier, le professeur Odol Yemoah et la professeure Adriana Carrillo.
De gauche à droite: Dre. Wendy Cukier, fondatrice et directrice académique au Diversity Institute; Adriana Carillo, professeure de commerce international, d’entrepreneuriat et d’innovation au Centennial College, et co-fondatrice de Healthy Prickly Concepts, ainsi que le professeur Odoi Yemoh, président de la Chambre de commerce ghanéenne, professeur de mathématiques financières au Humber College et directeur exécutif de Reality Capital Management.

Le 10 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Casa Foundation a organisé la 6e édition du Forum Women Inspire – Femmes en affaires, sous le thème « Accélérer l’impact pour les femmes ». L’événement a rassemblé des leaders d’opinion, des entrepreneures et des professionnel·le·s du monde des affaires afin de discuter de stratégies pour favoriser une croissance inclusive et favoriser l’essor des femmes en affaires.

L’une des séances phares a été une table ronde sur l’intelligence artificielle (IA) et l’entrepreneuriat, animée par la Dre Wendy Cukier, fondatrice du Diversity Institute. La discussion a mis en lumière les perspectives de deux panélistes de renom : la professeure Adriana Carrillo, CITP, professeure de commerce international, d’entrepreneuriat et d’innovation au Centennial College, et co-fondatrice de Healthy Prickly Concepts, ainsi que le professeur Odoi Yemoh, président de la Chambre de commerce ghanéenne, professeur de mathématiques financières au Humber College et directeur exécutif de Reality Capital Management. Ce panel a exploré la manière dont l’IA transforme le paysage entrepreneurial, en particulier pour les femmes entrepreneures, et comment elle peut être mobilisée pour surmonter les barrières systémiques et créer de nouvelles opportunités économiques.

Femmes entrepreneures : un moteur de l’économie

Une femme en veste verte parle à un podium lors du 6e forum de la Fondation CASA, intitulé « Women Inspire 2025 : Accélérer l’impact pour les femmes ». Deux panélistes assis, une femme en bleu et un homme en costume foncé, écoutent attentivement. Le logo de la Fondation CASA est bien visible à l’écran.
Dre. Wendy Cukier,fondatrice et directrice académique au Diversity Institute; Adriana Carillo, professeure de commerce international, d’entrepreneuriat et d’innovation au Centennial College, et co-fondatrice de Healthy Prickly Concepts, ainsi que le professeur Odoi Yemoh, président de la Chambre de commerce ghanéenne, professeur de mathématiques financières au Humber College et directeur exécutif de Reality Capital Management.

La Dre Wendy Cukier a ouvert la discussion en soulignant l’importante contribution économique des femmes entrepreneures ainsi que les transformations structurelles nécessaires pour garantir l’égalité des chances.

« Nous ne sommes pas le 51e État, mais les femmes représentent 51 % de la population. Nous ne sommes pas une petite minorité, et nous ne devrions pas être traitées comme telles », a-t-elle affirmé avec conviction.

Elle a fait référence au sommaire exécutif de l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada (2025), qui met en évidence l’impact croissant des femmes entrepreneures. En 2020, ces dernières ont contribué à hauteur de 90 milliards de dollars à l’économie canadienne et ont créé près d’un million d’emplois. En 2024, cette dynamique s’est poursuivie : les entreprises majoritairement détenues par des femmes ont augmenté de 3,3 % sur l’année et représentaient 20,9 % des entreprises du secteur privé à la fin de 2024. De plus, les femmes entrepreneures autonomes constituent désormais 37,4 % de la population travaillant à leur compte au Canada, un chiffre en constante croissance depuis 2017.

Malgré ces avancées, le rapport souligne la persistance d’obstacles importants à l’accès au financement, au mentorat et aux marchés pour les femmes entrepreneures.
 « Il y a encore trop d’attention portée aux secteurs de la technologie et de la fabrication, alors que les industries dans lesquelles les femmes sont plus actives — comme la santé, la beauté et les biens de consommation — affichent souvent des taux de croissance plus élevés et un fort potentiel à l’exportation. Il faut changer la conversation et reconnaître que ces secteurs sont aussi des moteurs d’innovation », a déclaré la Dre Cukier. Elle a également souligné que l’intelligence artificielle représente une occasion majeure pour les femmes entrepreneures de faire croître leurs entreprises et de surmonter les barrières systémiques — à condition d’avoir accès aux bons outils et ressources. Or, le rapport sur l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin révèle un écart entre les genres dans l’adoption de l’IA : seulement 12,3 % des entreprises détenues par des femmes utilisent l’IA, contre 16,5 % des entreprises détenues par des hommes. Réduire cet écart pourrait être un véritable levier de croissance économique, porté par les femmes entrepreneures.

L’IA : un moteur de transformation pour les femmes entrepreneures

La discussion s’est ensuite tournée vers le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans l’amélioration de l’efficacité, l’automatisation des processus d’affaires et le soutien aux femmes entrepreneures pour leur permettre d’accroître leur compétitivité dans l’économie numérique.
Le professeur Odoi Yemoh a abordé une question fréquemment soulevée par les entrepreneures : l’IA est-elle une menace ou une opportunité ?

« La seule façon dont l’IA peut vous prendre votre emploi, c’est si vous ne faites rien. L’IA est un outil, pas un remplacement. Les entrepreneures qui prennent le temps de comprendre l’IA et de l’appliquer seront celles qui montreront la voie », a-t-il affirmé.

La professeure Adriana Carrillo a partagé son expérience personnelle à titre de propriétaire d’une petite entreprise ayant recours à l’IA pour optimiser ses activités marketing et ses opérations.  « En tant qu’entrepreneure, je n’ai pas les ressources pour embaucher une équipe marketing à temps plein. Les outils propulsés par l’IA me permettent de générer du contenu, d’analyser les tendances et de créer rapidement des stratégies pour les réseaux sociaux », a-t-elle expliqué. Elle a toutefois souligné que l’IA n’est pas infaillible et nécessite une supervision humaine. Les informations générées par l’IA doivent être analysées de manière critique pour en garantir la pertinence et l’exactitude, en particulier dans des marchés de niche.

Outils d’IA pratiques pour les femmes entrepreneures

Une femme prend la parole à un podium transparent équipé de microphones. Elle se tient devant un grand écran affichant le logo de la CASA Foundation en bleu et rouge
Dre. Wendy Cukier, fondatrice et directrice académique au Diversity Institute

La Dre Wendy Cukier a invité les panélistes à partager des outils d’intelligence artificielle (IA) concrets ayant été bénéfiques pour les femmes entrepreneures. Toutefois, les panélistes ont également mis en lumière certains risques liés à l’adoption de l’IA.

La professeure Adriana Carrillo a mis en garde contre les enjeux de protection des données, en expliquant que de nombreux outils gratuits d’IA conservent les informations entrées par les utilisateurs, ce qui peut compromettre la confidentialité des informations d’affaires.

Le professeur Odoi Yemoh a, quant à lui, souligné les dangers d’une dépendance excessive à l’IA sans validation humaine, rappelant que les contenus générés par l’IA reposent sur des modèles statistiques plutôt que sur des expériences réelles.
 « L’IA est une assistante puissante, mais elle ne doit jamais remplacer la pensée critique ni le jugement humain », a-t-il averti.

Exploiter l’IA pour une croissance économique inclusive

La discussion s’est conclue par un appel à l’action : les femmes entrepreneures doivent investir dans la littératie en intelligence artificielle afin de rester compétitives.

« L’IA a le potentiel de révolutionner les affaires, en permettant à une entrepreneure seule de donner l’impression qu’elle dirige une multinationale », a affirmé la Dre Cukier. « Mais nous devons veiller à ce que l’IA serve à faire tomber les barrières, et non à les renforcer. »

L’IA peut devenir un facteur de transformation économique et un véritable moteur de progrès pour les femmes entrepreneures, à condition qu’elles soient au cœur de cette transformation, en mobilisant l’IA comme outil de croissance, pour développer leurs entreprises, accéder à de nouveaux marchés et stimuler l’innovation.