Le Forum sur l’entrepreneuriat féminin
Wendy Cukier partage les résultats de la recherche sur l’état de l’entrepreneuriat féminin au Canada.
Les femmes entrepreneures sont confrontées à des obstacles systémiques qui les empêchent de lancer et de développer leur entreprise. Afin de partager des informations sur les organisations qui aident les femmes entrepreneures à réussir et de faire connaître les réussites de femmes qui ont bénéficié d’un soutien, Enterprise Toronto a organisé un forum sur l’entrepreneuriat féminin.
Wendy Cukier, fondatrice du Diversity Institute et directrice académique du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE), a participé à la première session du forum en mettant l’accent sur les questions politiques et les obstacles systémiques auxquels sont confrontées les femmes entrepreneures. Mme Cukier a partagé les résultats des recherches sur les défis uniques auxquels les femmes entrepreneures sont confrontées dans l’écosystème de l’innovation et a proposé des recommandations pour faire avancer les choses.
Les définitions sont importantes : seuls 15 % des petites et moyennes entreprises (PME) sont détenues majoritairement par des femmes, soit environ 110 000 entreprises. Mais près de 40 % des travailleurs indépendants canadiens sont des femmes (plus d’un million). Les femmes entrepreneures ont moins de chances de constituer leur entreprise en société; elles sont plus susceptibles de travailler dans le secteur des services, et nous devons nous assurer que les politiques et les services les soutiennent.
Ces différences sont devenues plus prononcées pendant la pandémie de COVID-19, et ont été ressenties profondément par les femmes entrepreneures noires et d’autres femmes entrepreneures issues de la diversité. Les entrepreneurs noirs ont été plus touchés par la pandémie dans tous les aspects de leur travail — ils étaient moins susceptibles d’avoir accès à un soutien, moins susceptibles d’avoir la capacité de s’endetter davantage et plus susceptibles de s’inquiéter d’une fermeture permanente, selon une étude de la Black Business Professional Association (Association des professionnels des affaires noirs). Ces difficultés sont aggravées pour les femmes entrepreneures noires, qui se sont confrontées à des obstacles supplémentaires, tels que l’accès aux services de garde d’enfants et au financement. Elles sont également plus susceptibles de travailler dans les secteurs les plus durement touchés par la pandémie.
Le mot « entrepreneur » a tendance à être associé aux hommes dans le domaine de la technologie. Pourtant, les entrepreneurs opèrent dans tous les secteurs — les femmes sont plus susceptibles de travailler dans les services, les arts et la culture, et dans les entreprises sociales et durables. Par exemple, une étude récente des candidatures au programme de subvention BMO Celebrating Women a montré que les femmes entrepreneures combinent souvent des objectifs de développement durable avec des objectifs économiques dans le développement de leurs entreprises. Pour remettre en question les stéréotypes liés à l’entrepreneuriat et célébrer la réussite des femmes entrepreneures, le PCFE a lancé la base de données « S’inspirer. Se réaliser. », ce qui présente plus de 1000 profils de femmes entrepreneures ayant réussi dans divers milieux, secteurs, expériences et régions à travers le Canada.
Les femmes ont besoin de voir des femmes entrepreneures qui réussissent pour oser le devenir.
Les femmes ont également besoin d’un meilleur accès au financement. Les hommes ont six fois plus de chances de recevoir des fonds de capital-risque, en partie à cause de préjugés et de problèmes structurels. Alors que la plupart des entrepreneurs démarrent leur entreprise avec 5000 dollars ou moins, il reste difficile d’obtenir un financement de départ.
Mme Cukier a fait remarquer que les problèmes complexes exigent des solutions complexes, qui nécessitent l’adhésion des acteurs de l’ensemble de l’écosystème de l’innovation. Les politiques gouvernementales, les universités, les incubateurs et les accélérateurs, les institutions financières et le capital-risque, ainsi que les clients, ont tous un rôle à jouer dans la création d’un environnement plus favorable à la croissance des entreprises féminines.
Parmi les autres intervenants de la séance d’ouverture, citons :
- Susana Vaz, directrice des services de croissance des entreprises, division du développement économique et de la culture
- Cheryl Blackman, directrice générale (A), division du développement économique et de la culture