Célébrons l’excellence, le leadership et l’héritage des communautés noires

Deux femmes issues de la diversité se tenant côte à côte, souriantes face à l’appareil photo dans une pose formelle.
De gauche à droite : Sabine Soumare, directrice générale du Portail de Connaissances pour les Femmes en Entrepreneuriat (PCFE), et Carline Zamar, directrice générale du Mouvement Ontarien des Femmes Immigrantes Francophones (MOFIF).

Le 5 février, Sabine Soumare, directrice générale du Portail de Connaissances pour les Femmes en Entrepreneuriat (PCFE), a assisté à la célébration officielle du Mois de l’histoire des Noirs 2025 organisée par le gouvernement du Canada. Cet événement a rassemblé des leaders, des décideurs et des défenseurs engagés dans la célébration du Mois de l’histoire des Noirs et la promotion de l’excellence et des opportunités économiques des communautés noires au Canada.

En revenant sur cet événement, Soumare a souligné l’importance des efforts continus : « Le progrès nécessite un engagement constant et des investissements essentiels pour combler les écarts économiques et soutenir les entreprises appartenant à des personnes noires. »

Une soirée de célébration, de reconnaissance et d’engagement

Des invités de marque étaient présents, notamment le Premier Ministre Justin Trudeau ; l’honorable Marci Ien, Ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse ; l’honorable Kamal Khera, Ministre de la Diversité, de l’Inclusion et des Personnes en situation de handicap ; et Arielle Kayabaga, députée de London-Ouest, en Ontario.

L’événement a mis à l’honneur des organisations qui favorisent le changement dans l’entrepreneuriat des communautés noires, l’autonomisation des jeunes et la préservation de la culture. Parmi elles figuraient Groupe 3737 (QC), Audace au Féminin (QC), Generation Chosen (ON), Black Canadian Women in Action (AB) et The Black Cultural Centre (N.-É.). Un hommage a également été rendu à l’héritage pionnier de la Dre Jean Augustine, première femme noire élue à la Chambre des communes du Canada. Son leadership a été déterminant pour obtenir un soutien législatif unanime afin de faire de février le Mois de l’histoire des Noirs au Canada—un accomplissement historique qui continue d’inspirer les générations futures.

La soirée a aussi rendu hommage à des figures influentes qui ont tracé la voie pour les Canadiens noirs, notamment le Dr Dominique François Gaspard, l’un des premiers médecins noirs du Canada ; Lincoln Alexander, premier député noir du Canada et ancien lieutenant-gouverneur de l’Ontario ; et Viola Desmond, militante des droits civiques ayant contesté la ségrégation raciale au Canada.

Regarder vers l’avenir : Un appel à l’action

Tout au long du mois, les activités du PCFE avec ses partenaires rappellent que la lutte pour l’équité, la représentation et l’autonomisation économique des femmes entrepreneures noires ne doit pas se limiter à février.

Au PCFE, nous restons engagés à défendre les femmes entrepreneures noires, à soutenir des écosystèmes d’affaires inclusifs et à plaider pour des politiques fondées sur des données probantes afin de générer un impact durable.Le rapport L’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada (SOWE 2024) souligne l’importance de la recherche pour favoriser l’équité. Il révèle que les données sont essentielles pour façonner des politiques et des programmes qui soutiennent les femmes entrepreneures noires et engendrent un changement systémique. Le rapport montre que les entrepreneurs noirs représentaient 2,1 % de tous les propriétaires d’entreprises au Canada en 2018, dont 29,6 % étaient des femmes. Plus de la moitié (53,5 %) des femmes entrepreneures noires sont immigrantes, avec une proportion significative (18,1 %) provenant du Nigéria. Malgré leur ambition entrepreneuriale, elles font face à des défis uniques, notamment en ce qui concerne l’accès au financement, aux réseaux et aux opportunités de marchés publics. Les données révèlent également que les femmes fondatrices ne reçoivent que 4 % du financement en capital de risque (VC) au Canada, avec encore moins de tours de financement et des montants plus faibles que leurs homologues masculins.


Trois hommes issus de la diversité debout devant une grande bannière faisant la promotion du Portail du Savoir sur l’Entrepreneuriat Noir, souriant pour une photo officielle.
De gauche à droite : Gerald Grant, co-responsable et chercheur principal du Portail du Savoir sur l’Entrepreneuriat Noir, Mohamed Elmi, professeur et directeur général de l’Institute for Diversity, et Wisdom Tettey, président de l’Université Carleton.

Les 6 et 7 février, la Conférence Capstone du Carrefour du Savoir sur l’Entrepreneuriat des Communautés Noires (CSEN) a réuni des leaders, des entrepreneurs et des décideurs pour deux jours de discussions sur l’avancement de l’entrepreneuriat noir au Canada, avec notamment la participation du directeur général de l’Institute for Diversity, Mohamed Elmi.

Sous le thème « Mobiliser le savoir collectif : Transformer les connaissances en actions pour faire avancer l’entrepreneuriat noir », cette conférence a servi de plateforme pour traduire la recherche en actions concrètes, favorisant un environnement commercial plus inclusif.

Partage des connaissances dans l’écosystème entrepreneurial

« J’étais ravi de participer à la Conférence Capstone de BEKH, car le partage des connaissances et la collaboration sont essentiels pour renforcer l’écosystème entrepreneurial. »
— Dr Mohamed Elmi

L’événement a mis en avant l’importance des données pour façonner des politiques qui promeuvent un écosystème entrepreneurial plus équitable pour les Canadiens noirs.

Une approche collaborative pour impulser le changement

Organisée en partenariat avec six pôles régionaux, la conférence a abordé les défis de l’entrepreneuriat noir et a mis en lumière la Cartographie de l’écosysteme (BEEM). Entrepreneurs, universitaires, décideurs et leaders du secteur privé ont échangé sur les stratégies permettant de mieux soutenir le potentiel économique et social des entreprises noires à travers le pays.Assurer que la recherche influence les pratiques est un axe central du travail du Diversity Institute (DI) et du Portail de Connaissances pour les Femmes en Entrepreneuriat (PCFE), contribuant ainsi à l’équité et au changement significatif. Dans ses efforts pour éliminer les obstacles à l’entrepreneuriat, le DI reste engagé dans des solutions basées sur la recherche, comme ADaPT for Black Youth, un programme qui aide les jeunes noirs à développer des compétences clés pour accéder à l’éducation et aux opportunités professionnelles.


Un grand groupe diversifié de participants posant ensemble sur scène.

Credit photo:: https://www.lamarphotographer.com/

Du 31 janvier au 2 février, à Montréal, Tamara Thermitus, chercheuse en droit à l’Université McGill et avocate renommée en droits de la personne, a participé au 4e Sommet pancanadien des communautés noires, organisé par la Fondation Michaëlle Jean au Palais des congrès. Ce rassemblement national s’appuie sur les efforts de mobilisation passés, initiés à Toronto en 2017, suivis d’Ottawa en 2019, d’une série de six conférences virtuelles en 2020-2021 et du troisième sommet à Halifax en 2022.

Cette édition s’est déroulée à un moment clé—à la veille du lancement de la Deuxième Décennie internationale des Nations Unies pour les personnes d’ascendance africaine (2025-2035) sous le thème « Reconnaissance, Justice, Développement ». Dans ce contexte, la Fondation Michaëlle Jean, aux côtés de leaders influents, a renforcé son engagement à lutter contre le racisme systémique, à amplifier les voix noires et à favoriser un leadership inclusif et représentatif.

Femmes noires, leadership et pouvoir : une conversation essentielle

Un moment marquant du sommet a été le panel « Femmes noires : Leadership et Pouvoir », modéré par Tamara Thermitus. La discussion a mis en lumière les réalités, les réussites et les défis des femmes noires occupant des rôles de leadership, y compris celles qui sont à la tête d’entreprises.

Tamara Thermitus, également consultante et conférencière sur la discrimination, le racisme, la gouvernance et les droits de la personne, a engagé un dialogue stimulant avec un panel distingué composé de Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, 27e gouverneure générale du Canada ; Cassandra Dorrington, présidente-directrice générale du Canadian Aboriginal and Minority Supplier Council ; Rhonda McEwen, présidente de Victoria University à l’Université de Toronto ; et Ellen Gabriel, activiste Mohawk et artiste de Kanehsatà:ke, clan de la Tortue.

Ensemble, elles ont partagé des expériences personnelles et professionnelles marquantes, soulignant les obstacles structurels persistants, notamment l’intersection du racisme systémique et du sexisme.

Affronter le sexisme et le racisme systémiques

Un enseignement clé du panel a été le double fardeau de discrimination auquel font face les femmes noires. Malgré leurs compétences et leur expertise, leur crédibilité et leur leadership sont fréquemment remis en question.

Les panélistes ont abordé plusieurs barrières systémiques, notamment la falaise de verre (“glass cliff”) : les femmes noires sont souvent promues à des postes de direction en période de crise, les plaçant dans des positions précaires avec un risque accru d’échec ; le tokenisme : leur présence est parfois exploitée pour donner une impression de diversité, alors qu’elles restent exclues des véritables processus décisionnels ; le mobbing et la mort sociale : harcèlement organisationnel et exclusion qui freinent la progression de carrière et nuisent au bien-être général.

Ces obstacles systémiques limitent la capacité des femmes noires à exercer un leadership transformateur et émancipateur, avec des répercussions sur leur santé, leur longévité professionnelle et leur engagement communautaire.

Un appel à l’action : Aller au-delà de l’inclusion symbolique

Le 4e Sommet pancanadien des communautés noires a réaffirmé que le combat pour l’équité et la justice est loin d’être terminé. Alors que les femmes noires continuent de briser les barrières, que ce soit dans l’entrepreneuriat, le secteur à but non lucratif, le monde corporatif ou la politique, il est impératif d’aller au-delà de l’inclusion symbolique et de mettre en place des changements systémiques concrets qui garantissent leur pleine participation dans les espaces de leadership et de prise de décision.

Une approche essentielle consiste à adopter une perspective intersectionnelle qui reconnaît et prend en compte les effets combinés du racisme, du sexisme et d’autres barrières systémiques. Le renforcement des réseaux de mentorat est également crucial pour soutenir les femmes noires dans leur parcours entrepreneurial et de leadership. Enfin, assurer une véritable représentation nécessite de plaider en faveur de leur présence dans les rôles clés de prise de décision.