Le rapport analyse une décennie de l’entreprenariat féminin autochtone au Canada

Propose des recommandations au profit des femmes, des communautés et de l’économie autochtones.

Le 10 décembre 2020. Le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) et le Conseil canadien pour l’entreprise autochtone (CCEA) ont publié aujourd’hui un rapport intitulé Franchir les obstacles : Une décennie d’entrepreneuriat féminin autochtone au Canada. Celui-ci révèle que si les entreprises détenues par des femmes autochtones au Canada voient leur chiffre d’affaires s’envoler et emploient un nombre croissant de salariés, des obstacles systémiques demeurent toutefois et sont amplifiés pendant la pandémie.

« Il s’agit d’un rapport inédit qui présente une analyse longitudinale sur les entrepreneures autochtones, leur entreprise et leurs contributions à l’économie autochtone », a souligné Tabatha Bull, Présidente et directrice générale de CCEA. « Malgré la croissance des entreprises détenues par des femmes autochtones cette dernière décennie, il est clair qu’elles font face à des obstacles particuliers dans le développement de leur activité. Notre rapport met en lumière les différents atouts qui font la force des entreprises détenues par ces femmes : le recours plus fréquent aux connaissances traditionnelles, des produits et services innovants, ainsi qu’une clientèle variée. Il sera crucial de favoriser ces stratégies novatrices et avant-gardistes visant à améliorer les résultats des entrepreneures autochtones. »

Principales conclusions du rapport :

  • Les femmes autochtones représentent 40 p. 100 des travailleurs autonomes autochtones, tandis que les femmes non autochtones représentent 36 p. 100 des travailleurs autonomes canadiens.
  • Alors que la majorité des entreprises détenues par des femmes autochtones sont à propriétaire unique (60 p. 100), le pourcentage des employés autres qu’elles-mêmes a presque doublé, passant de 23 p. 100 en 2010 à 42 p. 100 en 2019.
  • Parmi les entrepreneures autochtones sondées, la proportion de celles ayant un chiffre d’affaires d’au moins un million de dollars a doublé entre 2015 (4 p. 100) et 2019 (9 p. 100).
  • La proportion de femmes autochtones à la tête d’entreprises constituées en personne morale a également progressivement augmenté, passant de 17 p. 100 en 2010 à 21 p. 100 en 2019.
  • Le rapport fournit également une comparaison avec les entreprises appartenant à des hommes autochtones. Les entreprises appartenant à des femmes sont notamment plus enclines à avoir : innové en introduisant de nouveaux produits et services (47 p.100 contre 41 p.100) ou sur l’adoption de nouveaux processus (34 p. 100 contre 31 p. 100), exporté vers les États-Unis (32 p.100 contre 25 p.100) et utilisé des connaissances traditionnelles ou des expressions culturelles traditionnelles dans leur activité (73 p.100 contre 55 p.100).

Au cours des dix dernières années, les femmes autochtones ont fait des progrès considérables, démontrés par les informations contenues dans ce rapport. Mais pour aller de l’avant, il sera important de prendre en compte les impacts de COVID-19 sur les femmes entrepreneures autochtones. Les entreprises dirigées par des femmes continuent à surmonter les obstacles et à relever les nouveaux défis posés par la pandémie. Le récent rapport du CCEA sur les effets de COVID-19 a montré que les femmes autochtones entrepreneures sont plus susceptibles de souffrir d’un impact très négatif que les entreprises autochtones détenues par des hommes et sont moins susceptibles d’avoir des relations de prêt avec des banques ou des institutions financières.

Les femmes autochtones continuent de faire l’expérience de désavantages systémiques tels que l’accès aux services, au financement, aux renseignements et aux infrastructures de base. Nous savons, en outre, que bon nombre de ces obstacles semblent d’autant plus difficiles à surmonter en période de pandémie mondiale », a expliqué Wendy Cukier, fondatrice du Diversity Institute et directrice de la recherche au PCFE. « Or, ces femmes contribuent grandement à l’innovation et à l’écosystème de l’entrepreneuriat au Canada. Bien que profondément ancrée dans les communautés autochtones, l’innovation n’est souvent pas reconnue dans les discussions dominantes sur l’innovation. Il est essentiel de comprendre les expériences, les problèmes et les succès particuliers des entrepreneures autochtones pour pouvoir proposer des stratégies de rapprochement fondées sur les données et mieux répondre à leurs besoins. »

À partir des conclusions de cette étude, le PCFE et le CCEA ont formulé les recommandations suivantes :

  • Tenir compte des différences homme-femme dans les études consacrées aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les entreprises autochtones et adapter les programmes et les stratégies afin de soutenir les femmes entrepreneures autochtones.
  • Étudier les stratégies et les motivations des entrepreneures autochtones afin de concevoir, avec leur concours, des ressources et des politiques adaptées.
  • Veiller à ce que les institutions financières et les mécanismes de financement du gouvernement soient équitables, souples et accessibles aux entreprises détenues par des femmes autochtones.
  • Mettre au point des approches innovantes ou investir dans des stratégies porteuses pour répondre aux besoins des entrepreneures autochtones, par le biais de partenariats, du financement participatif, de microsubventions, de services de conseil personnalisés, du mentorat et du patronage.
  • Définir des stratégies d’approvisionnement pensées pour les Autochtones et pour les femmes et dont les résultats seront mesurés, suivis et communiqués dans un rapport annuel.
  • Admettre les processus d’innovation, les procédures et les services autochtones au rang de stratégies légitimes. Collaborer avec les entreprises détenues par des Autochtones afin de concevoir des outils qui encouragent le recours aux connaissances traditionnelles et préservent leur intégrité.
  • Investir dans les services de base, les infrastructures et l’Internet à large bande afin de mieux pourvoir les communautés autochtones et d’offrir aux femmes autochtones les ressources dont elles ont besoin pour exploiter et développer leur entreprise. Ces investissements contribueront à réduire un grand nombre des disparités socio-économiques qui subsistent entre la population autochtone et la population non autochtone du Canada.

About WEKH: 

Le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) est un réseau national et une plateforme numérique accessible pour le partage de recherches, de ressources et de stratégies de premier plan. Sous la direction du Diversity Institute de l’Université Ryerson, en collaboration avec le Brookfield Institute for Innovation + Entrepreneurship de l’Université Ryerson et la Ted Rogers School of Management, le PCFE compte dix centres régionaux au Canada et il dirige une équipe de chercheurs, d’organismes de soutien aux entreprises et d’intervenants clés afin de créer un environnement plus inclusif et propice à la croissance de l’entrepreneuriat féminin au Canada.

À propos du Conseil canadien pour l’entreprise autochtone :

CCEA est une association nationale indépendante dont la mission est de promouvoir, de renforcer ainsi que de dynamiser le tissu économique autochtone. Engagé à assurer la pleine participation des peuples autochtones à l’économie canadienne, le CCEA favorise les relations d’affaires, les opportunités et la sensibilisation. Le Conseil met à la disposition de ses membres un corpus de connaissances, des ressources et des programmes afin d’encourager les opportunités économiques auprès de peuples et des entrepreneurs autochtones du Canada. Pour en savoir plus, consultez le site ccab.com (en anglais).

Pour plus d’informations, veuillez contacter : Kathleen Powderley, Responsible Communications, 416-803-5597, [email protected] ou Amanda Charles, Associée à la communication, CCEA, [email protected], 647-289-2753

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