Aperçu : État des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada 2021

Femme tenant une tablette, adossée à une grande fenêtre et contemplant un paysage urbain lumineux

Quels sont les défis auxquels l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin reste confronté? Où les progrès ont-ils été réalisés? Que reste-t-il à accomplir?

Nous avons commencé à répondre à ces questions lors de la session finale de la conférence 2021 sur l’entrepreneuriat féminin, organisée par le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) et les Organisations d’entreprises de femmes du Canada (WEOC), avec un aperçu du rapport annuel du PCFE intitulé État des lieux de l’entrepreneuriat féminin 2021.

Capture d’écran de Wendy Cukier présentant un diaporama intitulé « État des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Canada » sur un fond magenta avec des sphères de dessin au trait figurant dans le logo du PCFE.

La directrice académique du PCFE, Wendy Cukier, a présenté les points forts du rapport qui montrent comment les caractéristiques structurelles de l’entrepreneuriat féminin ont exacerbé l’incidence de la pandémie de COVID-19 sur les entrepreneuses. Des recherches antérieures ont montré que les femmes sont moins susceptibles de se constituer en société et ne représentent que 16 p. 100 des PME à participation majoritaire (environ 114 000), alors qu’elles constituent 37 p. 100 des travailleurs indépendants canadiens (plus d’un million). Ces entreprises ont tendance à être plus récentes, plus petites, insuffisamment financées et sans employés. Elles sont plus susceptibles de se trouver dans le secteur des services que dans celui des technologies, ainsi que dans des secteurs particulièrement touchés par la pandémie. Ces facteurs, auxquels s’ajoute la charge écrasante des tâches non rémunérées, comme les soins aux enfants et aux personnes âgées, ont eu des effets dévastateurs, allant de pertes de revenus importantes à la fermeture d’entreprises. Les femmes noires et racisées, les femmes autochtones, les femmes handicapées et les autres femmes issues de communautés marginalisées sont confrontées à des difficultés encore plus importantes.  

Mais il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Le rapport présente des exemples de réussite d’entrepreneuses à forte croissance, appelées « licornes » et « soonicornes ». Il examine également comment la pandémie a alimenté les innovations et la croissance de certains, en s’appuyant sur la nouvelle base de données S’inspirer. Se réaliser. du PCFE qui compte plus de 1 000 entrepreneuses primées. Wendy Cukier a fait remarquer que l’approche « pangouvernementale » singulière du Canada dans la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat (SFE) non seulement consacre des ressources aux femmes, mais s’engage à adopter un prisme de genre et de diversité dans tout l’écosystème de l’innovation. Cela permet de favoriser l’inclusion, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, en examinant les politiques et les processus non seulement au niveau des ressources humaines, mais aussi tout au long de la chaîne de valeur, de l’approvisionnement à la conception des produits, jusqu’à la sensibilisation et à la commercialisation. Le rapport de cette année accorde une attention particulière à la nécessité de mesurer et d’évaluer les investissements dans l’entrepreneuriat féminin par rapport à d’autres investissements dont le rendement peut être plus élevé, mais qui comportent également un risque plus important.

« Ce que nous essayons de faire, ce n’est pas seulement d’utiliser des mesures traditionnelles… mais aussi de commencer à déconstruire certains des obstacles systémiques qui sont en fait intégrés dans ce que nous comptons et ce que nous ne comptons pas », a expliqué Wendy Cukier.

Une approche écosystémique pour mieux reconstruire

Shannon Peston, conseillère principale, Affaires et finances au PCFE, a animé un débat qui a suscité la réflexion avec des intervenants pionniers qui ont partagé la façon dont la recherche peut être exploitée pour éclairer les pratiques.

Graphique présentant des captures d’écran de toutes les intervenantes et présentatrices sur un fond rose pâle, notamment Alison Kirland, Wendy Cukier, Shannon Pestun, Tania Saba, Tanya Priske, Nadine Spencer et Mary Ng, avec Tania Saba comme intervenante.

Nadine Spencer, directrice générale de BrandEQ et présidente de la Black Business Professional Association, a expliqué comment les recherches ont montré que les entrepreneuses noires sont plus susceptibles d’être touchées par la pandémie de COVID-19, et moins susceptibles d’accéder aux aides prévues pour soutenir les petites entreprises et les entrepreneuses pendant cette période. Nadine Spencer a fait remarquer qu’il est urgent de poursuivre la promotion de la résilience et des réussites des entrepreneuses noires, et de défendre leurs intérêts. Elle a réaffirmé l’importance de l’accès au financement et aux aides personnalisées telles que le programme Boss Women Entrepreneurship de la BBPA et le concours de présentation Élévation (Rise Up) qui se fondent sur des données relatives aux expériences des entrepreneuses noires.

« Sans données, nous ne pouvons pas trouver de solutions aux problèmes auxquels nos entrepreneurs sont confrontés », a expliqué Nadine Spencer.

Tania Saba, titulaire de la Chaire BMO sur la diversité et la gouvernance et professeure à l’Université de Montréal, a partagé ses recherches sur les entrepreneuses au Québec qui ont confirmé les graves conséquences financières de la COVID-19 sur les entrepreneuses. Dans le même temps, la pandémie a également ouvert des possibilités en accélérant la numérisation et en encourageant une plus grande collaboration au sein de l’écosystème, a noté Tania Saba. Elle a souligné l’importance d’inclure les petites et moyennes entreprises et les entrepreneurs dans le programme de compétences à venir et de continuer à lutter contre les idées reçues sur l’entrepreneuriat, qui excluent les femmes, grâce à des initiatives telles que la base de données S’inspirer. Se réaliser.

« Cette base de données peut être utilisée comme un vivier afin de tordre le cou aux stéréotypes, de réfuter l’absence des femmes dans certains secteurs, de mettre en lumière les parcours, les réussites, mais aussi les obstacles rencontrés. Il s’agit de banques de données destinées aux médias afin de pouvoir organiser des entrevues avec un plus grand nombre d’entrepreneuses dans divers secteurs, mais aussi de leur donner une plus grande visibilité afin qu’elles puissent être consultées par le gouvernement dans le cadre de programmes, et d’éviter certains angles morts », a déclaré Tania Saba.

Tanya Priske, directrice générale du Centre for Women In Business, a décrit comment elle a exploité les données pour déceler les lacunes et soutenir les entrepreneuses de haute technologie et à forte croissance, ainsi que celles issues des communautés de nouveaux arrivants et d’immigrants racisés. « Il s’agit vraiment de renforcer les réseaux et de faire en sorte que chaque femme de notre région sache qu’il y a quelqu’un pour la soutenir », a affirmé Tanya Priske. En examinant l’ensemble de l’écosystème, elle a expliqué qu’un meilleur accès aux microsubventions changerait beaucoup de choses pour les diverses entrepreneuses qui ont besoin d’un petit coup de pouce. Il est également essentiel d’encourager les grandes entreprises à acheter localement et à soutenir diverses entrepreneuses par le biais des marchés publics, a suggéré Tanya Priske.

La discussion a montré qu’il n’existe pas de solution unique aux problèmes complexes auxquels sont confrontées les entrepreneuses, mais qu’une série d’interventions ciblées sont nécessaires. Shannon Pestun a bien résumé la conversation : « Les femmes ne constituent pas un groupe homogène. À l’avenir, nous devrons adopter une approche intersectionnelle. »

L’honorable Mary Ng, ministre de la Petite entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international, a clôturé le programme en présentant l’engagement du gouvernement fédéral en faveur d’une relance féministe de la pandémie après la COVID-19. La ministre Ng a réaffirmé qu’une réelle possibilité de mieux reconstruire s’offre à nous, malgré les énormes difficultés créées et amplifiées par la pandémie de COVID-19. Elle a fait part de l’engagement du gouvernement à rendre les services de garde d’enfants plus accessibles partout au Canada, ainsi qu’à réaliser des investissements inclusifs qui favorisent la croissance des entreprises dirigées par des femmes.

« Le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat joue un rôle essentiel pour comprendre les informations et les données. Il relie divers écosystèmes à travers le pays », a expliqué la ministre Ng. « Grâce à des partenaires comme le PCFE, je sais que nous allons continuer à soutenir et à promouvoir une participation diversifiée à notre économie, dans l’intérêt de toutes et de tous. »

Visionnez la session à la demande pour en savoir plus sur la recherche, sur nos intervenants et sur la ministre Ng.

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Nous vous invitons à visiter le site wekhconference.ca afin de trouver les enregistrements de chaque session de la conférence 2021 sur l’entrepreneuriat féminin.

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