Perspectives : la santé mentale des femmes et le monde du travail de demain

Graphique promotionnel comportant les logos d’Espacelle et de l’Economic Club of Canada, sur lequel est inscrit « Perspectives : la santé mentale des femmes et le monde du travail de demain

Pour relancer, restaurer et stimuler l’économie canadienne après la pandémie, il est essentiel de veiller à la santé mentale et au bien-être des entrepreneures.

Un débat ouvert réunissant des spécialistes de l’entrepreneuriat et de la santé mentale des femmes, organisé par l’Economic Club of Canada, a mis en lumière l’étendue et l’ampleur des problèmes de santé mentale auxquels sont confrontées les entrepreneures, en particulier dans le cadre de la pandémie de COVID-19. La table ronde a été organisée en partenariat avec Espacelle, une initiative novatrice en faveur de la santé mentale des femmes créée par l’association Green Shield, et animée par Komal Minhas, fondatrice et directrice générale de Karseva Company.

Wendy Cukier, fondatrice et directrice académique du Diversity Institute et du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE), a expliqué l’incidence disproportionnée de la pandémie de COVID-19 sur les entrepreneures, lesquelles se trouvent souvent dans les secteurs ayant été les plus durement touchés. Elle a fait remarquer que toutes les sources d’inégalité au Canada ont été accentuées pendant la pandémie de COVID, de sorte que les personnes déjà marginalisées ont été confrontées à des difficultés encore plus grandes.

« Nous savons que les Autochtones, les personnes racisées, les personnes handicapées et d’autres groupes en quête d’équité ont été plus touchés que d’autres », a-t-elle déclaré.

Par exemple, une enquête menée par la Black Business and Professional Association (BBPA) a comparé la situation des membres de la BBPA à celle des membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Quel que soit le critère retenu, les effets négatifs de la pandémie ont été deux fois plus importants pour les entrepreneurs noirs de manière générale.

Le bilan de la pandémie sur la santé mentale de diverses entrepreneures a été catastrophique. Une personne interrogée dans le cadre d’une autre enquête a estimé qu’elle ne faisait rien de bien pendant cette période, car son entreprise était en difficulté et elle a été contrainte de licencier du personnel.

Capture d’écran de la diffusion de la discussion à laquelle ont participé, de gauche à droite, Komal Minhas, Rachel Toledano, Wendy Cukier, Rhiannon Rosalind et Silken Laumann, devant un arrière-plan de l’Economic Club of Canada

Selon Komal Minhas, les études soulignent et confirment ce que vivent les entrepreneures. Elle a déclaré : « Bien que nous l’entendions comme des données, il s’agit en fait de ce que nous avons vécu ».

Silken Laumann, médaillée olympique, conférencière, auteure et fondatrice d’Unsinkable, a raconté comment elle est passée du statut d’athlète de haut niveau à celui de mère et d’entrepreneure, ainsi que les problèmes de santé mentale auxquels elle a dû faire face pendant cette période, tout en essayant de concilier les deux. Pour elle, il était important d’apprendre à dire « non » et de reconnaître qu’il suffit souvent de se contenter de peu.

« Pour être heureuse et en bonne santé, il faut oublier ce mot profondément dévastateur : “Parfait” », explique Silken Laumann.

Rachel Toledano, vice-présidente des services cliniques d’Inkblot Therapy, a fait remarquer que le perfectionnisme mine, lentement mais sûrement, la confiance en soi, l’estime de soi et la valorisation de soi, favorisant ainsi le syndrome de l’imposteur auquel sont confrontées de nombreuses entrepreneures. Elle a expliqué que nous sommes tous influencés par notre propre conditionnement qui peut être déterminé par notre éducation sociale, culturelle et religieuse. En particulier, les femmes sont conditionnées à se demander en permanence si elles sont suffisamment compétentes.

Ce syndrome de l’imposteur est ancré dans notre esprit, a expliqué Mme Toledano, et nous pouvons le combattre. Il est important de reconnaitre qu’il y aura des moments difficiles, mais qu’il ne faut pas pour autant se définir comme tel. « La véritable force des femmes réside dans leur choix de construire leur propre parcours », a affirmé Mme Toledano.

À 26 ans, Rhiannon Rosalind est devenue la directrice générale de l’Economic Club of Canada. Deux semaines plus tard, Rosalind donnait naissance à son premier enfant. Outre le défi d’assumer un poste de directrice générale en étant une jeune femme, Rosalind subissait toujours la contrainte de devoir tout faire, simultanément. En 2017, elle a connu un épuisement professionnel, réalisant plus tard qu’elle n’avait pas résolu les traumatismes de son enfance et qu’elle avait recours au travail et à l’alcool pour les occulter.

Désormais créatrice et directrice générale de Conscious Economics et de Lunar Studios, Rosalind met en garde contre la pression constante qui pousse à toujours en faire plus et à gagner plus. « La recherche du progrès à tout prix, au détriment des personnes et de la planète, cela ne fonctionne plus. Et cela ne fonctionnera pas non plus à l’avenir », a ajouté Rosalind.

En savoir plus

BDC a dressé une liste nationale de ressources visant à soutenir la santé mentale et le bien-être des entrepreneurs et de la population en général.

Pour obtenir de l’aide immédiatement, envoyez le message texte MIEUX au 741741 pour discuter avec un intervenant bénévole en cas de crise, 24 h/24, 7 j/7, sans frais, en français ou en anglais, dans le cadre du service Espace Mieux-Être Canada de Santé Canada. Si vous préférez parler à quelqu’un, vous pouvez également composer le 1 866 585-0445.

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