Promouvoir l’avancement des femmes entrepreneures autochtones : convoquer les femmes entrepreneures autochtones de l’Alberta et l’écosystème qui les soutient
Par Grace Heavy Runner, photos de Erica Johnson
Pour célébrer les femmes entrepreneures autochtones en Alberta et promouvoir leur avancement, le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) a organisé un après-midi stimulant sur le territoire du Traité 7 à Mohkinstsis, qui comprend les Premières Nations Pieds-Noirs, Tsuut’ina et Stoney Nakoda. Le territoire abrite également la Région 3 de la Nation Métis.
Cette célébration à guichets fermés a rassemblé plus de 150 participantes, dont des entrepreneures, des artistes et des promotrices de l’écosystème, autochtones et non autochtones. Tout au long de la journée, les participantes ont discuté de réconciliation, de décolonisation et de l’importance de bâtir un environnement inclusif.
Le rassemblement qui s’est tenu à la Mount Royal University, centre régional du PCFE, a commencé par une prière en pied-noir énoncée par l’aînée Ek-Kanakii Mekaisto, une survivante des pensionnats indiens de la Première Nation Siksika. Elle a exhorté les participants : « N’abandonnez pas, persévérez et ne laissez personne vous empêcher d’atteindre vos objectifs ». (Traduction libre)
Ses paroles ont résonné tout au long de la journée. Faire tomber les barrières et mettre en lumière le talent des femmes autochtones fait partie de l’objectif de ce qui, selon les intervenantes, doit être la prochaine étape d’un changement transformateur : la « réconciliACTION ».
L’événement a également permis de collecter des fonds pour la bourse Gifting Circle destinée aux femmes autochtones en entrepreneuriat à la Mount Royal University (MRU), créée par Shannon Pestun, entrepreneure autochtone, ancienne élève de la MRU et conseillère principale du PCFE.
LE PCFE, un réseau national soutenu par 10 centres régionaux, fait partie de la Stratégie pour les femmes en entreprenariat du gouvernement du Canada. Il offre ressources et collaboration, remet en question les stéréotypes de genre, sensibilise au succès et aux possibilités d’entrepreneuriat des femmes et met en relation les entrepreneures avec les organisations qui les servent.
Mme Pestun a évoqué l’importance de soutenir les femmes entrepreneures autochtones en les rapprochant de l’écosystème : « Nous ne saurions trop insister sur l’importance de bâtir un écosystème sain. Très souvent, les entrepreneures ne savent pas où aller. Elles ne savent pas comment se rassembler. L’événement d’aujourd’hui est une excellente occasion de se réunir pour voir qui fait partie de cet écosystème, pour établir différents liens et en forger de plus profonds. » (Traduction libre)
Selon une analyse des besoins nationaux en matière d’entrepreneuriat des femmes autochtones (2021) menée par le PCFE, le Canada compte près de vingt-trois mille femmes autochtones entrepreneures; ce nombre augmente plus vite que celui des hommes autochtones et deux fois plus vite que celui des femmes canadiennes en général.
L’énergie de cette population croissante s’est fait ressentir tout au long de la journée. Le mot-clic #AIWEAlberta22, utilisé dans les médias sociaux, a été promu par la très dynamique Lowa Beebe, responsable communautaire de la communication et du plaidoyer, et maître de cérémonie de l’événement.
La danseuse de cerceaux Sandra Lamouche a gratifié les participantes de sa spectaculaire danse papillon, au son de la voix et du tambour de son mari. Quant à Alanna Bluebird-Onespot, elle a offert une prestation orale poétique percutante.
Les personnes présentes ont également pu participer en direct à une œuvre d’art collaborative, codirigée par l’artiste Métis-Crie autodidacte Cathy Pestun et par l’artiste en arts visuels Paula Timm. Une représentation visuelle de l’expérience collective de la journée et de ce que signifie la réconciliation économique pour les participantes a été produite.
Deux panels ont également informé, engagé et inspiré les participantes.
Le premier panel intitulé « L’entrepreneuriat sous l’angle des femmes autochtones » était animé par Holly Atjecoutay, directrice du programme de démarrage pour jeunes entrepreneures autochtones (PDJEA) de Futurpreneur, et comprenait les intervenantes suivantes : Bobbie Racette, fondatrice de Virtual Gurus, Melrene Saloy de Native Diva Creations, Heather Black de Buffalo Stone Women, Coby Royal, fondatrice et propriétaire de SKS, et Erin Creegan-Dougherty de Maskwa Backcountry Foods.
Mme Racette, qui a essuyé 170 refus à ses débuts, est récemment devenue la première femme autochtone à conclure une série A de financement. Après avoir obtenu 8,4 millions de dollars d’investissement pour Virtual Gurus, elle a livré ce message : « Pour les entrepreneures, en particulier les futures entrepreneures autochtones, je dirais : soyez audacieuses et soyez vous-même… N’ayez pas peur de vous affirmer… Foncez et ne vous souciez pas de ce que disent les autres. » (Traduction libre)
Le deuxième panel intitulé « Faire avancer l’entrepreneuriat des femmes autochtones en tant qu’écosystème » était animé par dr linda manyguns, vice-présidente associée de l’indigénisation et de la décolonisation à la MRU, et comprenait Ashley Richard, responsable des Autochtones pour le PCFE, Magnolia Perron, responsable de la stratégie des femmes autochtones en entreprenariat à la NACCA, et Marcela Mandeville, PDG de l’AWE.
La journée s’est terminée sur une note festive par un don de Cenovus Energy de 20 000 dollars à la bourse.
Andrea Louise, conseillère en inclusion autochtone chez Cenovus Energy Inc, a souligné l’importance de ces fonds. « Faire des dons aux femmes entrepreneures autochtones pour assurer leur succès est une cause incroyable. Nous devons reconnaître notre responsabilité en tant que société pour soutenir la réconciliation avec les peuples autochtones. L’un des moyens les plus importants d’y parvenir est l’inclusion économique. Le lien entre l’autosuffisance économique et l’entrepreneuriat est indéniable. » (Traduction libre)
Les participantes ont pu se mêler les unes aux autres, déguster des amuse-gueules d’inspiration autochtone et acheter des produits locaux auprès de cinq vendeuses autochtones : Buffalo Stone Woman’s tours, entreprise détenue par Heather Black ; Maskwa Backcountry Foods, fondée par Erin Creegan-Dougherty ; Native Diva Creations, de la designer Melrene Saloy ; Use Less Co, exploitée par les entrepreneures Métis Corinne Derman et Brianna Poulsen ; et Loretta’s Wellness Circle, créée par Loretta Tuttau.
Les partisans et les commanditaires de l’événement comprenaient Cenovus Energy Inc, NACCA, le gouvernement de l’Alberta, Mount Royal University, Fasken, Apeetogosan Metis Development Inc, The Finance Cafe, ATB et TD.
Tout au long de la journée, les femmes entrepreneures autochtones ont pu établir des contacts avec près de 20 organisations, dont des agences économiques gouvernementales, des institutions financières, des services de soutien aux entreprises et d’autres organismes offrant des programmes et des services pertinents.
À la fin de l’événement, toutes les femmes autochtones présentes sont montées sur scène pour une photo de groupe, capturant ainsi la beauté d’une journée passionnante, riche en créativité et apprentissage.
Dr Elizabeth Evans, vice-rectrice par intérim et vice-présidente académique de MRU, et directrice du PCFE d’Alberta, a participé à l’événement et a déclaré : « C’est merveilleux de voir comment les femmes et les femmes entrepreneures de la communauté autochtone peuvent venir se rassembler pour une journée comme celle-ci. Il est si important de poursuivre ce dialogue… de continuer à encourager les aspirations des femmes autochtones à créer des entreprises, à servir leurs communautés, à créer une communauté et à accroître leurs avantages économiques. » (Traduction libre)
Cette célébration au succès retentissant a permis de récolter plus de 40 000 dollars pour la bourse Gifting Circle, qui devient ainsi une dotation. Plus de 65 000 $ ont été recueillis pour la bourse depuis son lancement en 2020 ; il s’agit de la première bourse de ce genre au Canada.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les profils des invités et des participantes clés sur le site internet du PCFE.
Si vous n’avez pu assister à l’événement et que vous désirez quand même faire un don pour la bourse, vous trouverez de plus amples détails sur le site de la Fondation MRU.